Écrans et santé#
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Tutoriel Santé et numérique
Auteur : Christophe Charroud, Inspé, Univ. Grenoble Alpes.
Date de création : Janvier 2024 - révisé Juin 2024
Résumé : Ce document synthétise les résultats de recherches récentes sur les impacts de l’utilisation des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et adolescents.
1. Introduction#
Dans un monde de plus en plus connecté, les écrans sont devenus omniprésents dans la vie quotidienne des enfants et des adolescents. Smartphones, tablettes, ordinateurs et télévisions occupent une place centrale dans leurs activités, tant pour l’éducation que pour les loisirs. Comme on peut le constater régulièrement dans les discussions, dans la presse, voire dans le contenu de certains discours politiques, ce temps d’écran soulève de nombreuses questions quant à son impact sur la santé physique et mentale des jeunes générations, Ce document se propose d’explorer différentes facettes de la relation entre les écrans et la santé des enfants et adolescents, en s’appuyant sur des résultats issus de la recherche en abordant trois thèmes :
Écrans et développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent
Écrans et santé sommatique
Écrans et santé mentale
2. Écrans et développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent#
Développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent
Définition : Le développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent désigne l’évolution conjointe du cerveau et des compétences sociales de la naissance à l’âge adulte. Il englobe la maturation des structures cérébrales, l’amélioration des fonctions cognitives, et l’acquisition de capacités à interagir et à former des relations. Ce processus implique la croissance neuronale, l’élagage synaptique, et l’apprentissage des normes sociales. Il est influencé par l’environnement et les expériences vécues, façonnant ainsi la personnalité et les aptitudes sociales de l’individu.
Le développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent désigne l’évolution conjointe du cerveau et des compétences sociales de la naissance à l’âge adulte. Il englobe la maturation des structures cérébrales, l’amélioration des fonctions cognitives, et l’acquisition de capacités à interagir et à former des relations. Ce processus implique la croissance neuronale, l’élagage synaptique, et l’apprentissage des normes sociales. Il est influencé par l’environnement et les expériences vécues, façonnant ainsi la personnalité et les aptitudes sociales de l’individu.
L’omniprésence des écrans dans la vie des enfants et des adolescents soulève de nombreuses questions quant à leurs effets sur le développement neurologique et socio-relationnel. Les recherches actuelles mettent en évidence une réalité complexe, avec des effets à la fois positifs et négatifs qui varient considérablement selon l’âge, le type d’usage et le contexte socio-économique.
Des effets variables selon l’âge et les usages.
Il est crucial de comprendre que l’impact des écrans n’est pas uniforme. Les effets observés dépendent fortement de l’âge de l’enfant, de la nature de l’exposition aux écrans (durée, contenu, contexte), et de l’environnement social dans lequel cette exposition a lieu.
Importance des inégalités sociales
Les recherches soulignent que les effets des écrans sont étroitement liés aux inégalités sociales. Les enfants issus de milieux défavorisés peuvent être plus vulnérables aux effets négatifs des écrans, en partie en raison d’un accès limité à des contenus éducatifs de qualité et d’un moindre encadrement parental de l’usage des écrans.
Grands programmes de recherche
Des études longitudinales à grande échelle comme ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance), ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development), et EDEN apportent des données précieuses sur les effets à long terme de l’exposition aux écrans. Ces programmes permettent de suivre le développement des enfants sur plusieurs années, offrant ainsi une perspective plus complète des impacts potentiels.
2.1. Développement cérébral de 0 à 5 ans#
Le concept de “technoférence” désigne l’interférence des technologies dans les interactions parent-enfant. Les recherches de Braune-Krickau et al. (2021) et Corkin et al. (2021) mettent en lumière deux aspects importants :
Du côté parental : L’utilisation excessive des écrans par les parents peut altérer leur sensibilité, leur capacité d’étayage, leur disponibilité et leur réactivité envers l’enfant. Cela peut compromettre la qualité des interactions essentielles au développement précoce.
Chez l’enfant : On observe une altération potentielle du développement du langage, de la régulation des émotions et des compétences socio-relationnelles. Ces compétences fondamentales se développent principalement à travers des interactions directes avec les caregivers.
Importance de la limitation du temps d’écran :
Les études de Madigan et al. (2020) et Massaroni et al. (2023) soulignent qu’un temps d’écran limité et un âge de première exposition tardif sont associés à de meilleures compétences langagières.
Ces résultats renforcent la recommandation d’éviter l’exposition aux écrans avant l’âge de 3 ans.
2.2. Développement cérébral après 6 ans#
Les effets des écrans sur les enfants plus âgés et les adolescents sont plus nuancés et font l’objet de débats au sein de la communauté scientifique.
Performances cognitives et scolaires#
Certaines études, comme celles de Supper et al. (2021) et Mundy et al. (2020), suggèrent une possible baisse des performances en lecture et en numératie chez les 6-9 ans exposés de manière excessive aux écrans.
Pour les 9-17 ans, Marciano & Camerini (2021), Howie et al. (2020), et Ramer et al. (2022) indiquent qu’un temps d’écran récréatif supérieur à 2 heures par jour pourrait être associé à de moindres performances cognitives globales et scolaires. Cependant, ces résultats nécessitent confirmation.
Résultats contrastés des grandes études#
Le programme ABCD, selon Miller et al. (2023), n’a pas trouvé d’effets significatifs sur le développement cérébral.
D’après l’étude de Fischer (2023) menée dans le cadre du programme ELFE (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance), certains usages numériques pourraient avoir des effets positifs sur le développement des enfants. Voici les principaux arguments avancés :
Amélioration de l’attention soutenue : L’utilisation de tablettes a été associée à de meilleures performances en matière d’attention soutenue chez les enfants d’âge scolaire.
Développement des compétences cognitives : Les jeux vidéo d’action, en particulier, semblent avoir un impact positif sur la vitesse de traitement de l’information et certaines fonctions cognitives.
Potentiel éducatif : L’étude suggère que certains usages numériques, lorsqu’ils sont bien encadrés, peuvent avoir un potentiel éducatif.
Développement des compétences numériques : L’exposition précoce et modérée aux technologies numériques pourrait aider les enfants à développer des compétences essentielles dans un monde de plus en plus numérisé.
2.3. Écrans et capacités attentionnelles#
L’impact des écrans sur l’attention fait l’objet d’une attention particulière dans la recherche :
Santos et al. (2022) suggèrent qu’une exposition prolongée aux écrans chez les enfants de moins de 12 ans peut être associée à de moindres capacités attentionnelles.
Chez les 15-16 ans, Madore et al. (2020) identifient le “media multitasking” (utilisation simultanée de plusieurs médias) comme un facteur important de perturbation des processus attentionnels et de la mémorisation.
Paradoxalement, Bediou et al. (2023) rapportent des effets positifs, bien que faibles à modérés, associés à la pratique de jeux vidéo d’action sur certaines compétences cognitives.
2.4. Écrans et troubles du neurodéveloppement#
La recherche montre que les écrans ne sont pas à l’origine des troubles du spectre autistique (TSA) ou du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) Lin et al. (2022), et Ophir et al. (2023).
Cependant, les travaux de Beyens et al. (2018), Bioulac, Charroud, et Pellencq (2022), Lin et al. (2022), et Ophir et al. (2023) mettent en garde contre un usage excessif des écrans qui pourrait amplifier les symptômes liés à ces troubles du neurodéveloppement.
Synthèse des effets présumés selon l’âge
Le rapport “Enfants et écrans : À la recherche du temps perdu” (2024) propose une synthèse nuancée des effets présumés :
Avant 2 ans : L’exposition aux écrans est associée à de moins bonnes performances au niveau du langage et des capacités attentionnelles.
De 2 à 6 ans : Un temps d’écran supérieur à une heure par jour ou de télévision supérieur à 30 minutes par jour est souvent associé à de moins bonnes performances cognitives globales, attentionnelles, langagières et socio-émotionnelles.
De 6 à 17 ans : Un temps d’écran supérieur à deux heures par jour pourrait être associé à de moindres capacités attentionnelles et à de moins bonnes performances en lecture et scolaires, bien que ces résultats nécessitent confirmation.
Entre 15 et 18 ans : Un usage fréquent du smartphone a été associé à une augmentation des symptômes de type inattention, impulsivité et hyperactivité.
2.5. Conclusion sur le rapport écrans et développement neurologique et socio-relationnel de l’enfant et de l’adolescent#
Bien que les effets des écrans sur le développement neurologique et socio-relationnel soient complexes et parfois contradictoires, il est clair que l’âge, la durée d’exposition et le type d’usage jouent un rôle crucial. Les recommandations actuelles soulignent l’importance de limiter l’exposition aux écrans, particulièrement chez les jeunes enfants, tout en reconnaissant le potentiel éducatif et social de certains usages numériques chez les enfants plus âgés et les adolescents. La recherche continue dans ce domaine est essentielle pour affiner notre compréhension et adapter les recommandations aux évolutions technologiques et sociétales.
3. Écrans et santé somatique : Une analyse approfondie des risques établis#
Santé somatique
Définition : La santé somatique se réfère à l’état physique global du corps humain. Elle englobe le bon fonctionnement de tous les organes et systèmes corporels, l’absence de maladies ou troubles physiques, et le maintien de l’équilibre physiologique. La santé somatique inclut également la capacité du corps à s’adapter aux changements environnementaux et à résister aux agressions extérieures. Elle est essentielle au bien-être général et interagit étroitement avec la santé mentale, formant ensemble une approche holistique de la santé.
Les avancées scientifiques récentes ont permis d’établir avec certitude que l’utilisation des écrans présente des risques avérés pour plusieurs aspects de la santé physique des enfants et des adolescents. Cette section examine en détail ces impacts, en s’appuyant sur des études scientifiques rigoureuses et récentes.
3.1. Perturbations du sommeil#
Un consensus scientifique solide s’est dégagé concernant les effets négatifs, directs et indirects, des écrans sur le sommeil. Ces effets se traduisent principalement par une diminution du temps de sommeil en deçà des recommandations médicales. Mécanismes en jeu :
Exposition à des stimuli multisensoriels : Le défilement rapide d’images, de sons, de lumières et de mouvements sur les écrans perturbe le processus d’endormissement en maintenant un état d’éveil prolongé. Hirshkowitz et al. (2015) ont démontré que cette stimulation cognitive retarde significativement l’endormissement.
Impact de la lumière bleue : L’exposition à la lumière bleue émise par les écrans entraîne un décalage du pic de mélatonine, hormone essentielle à la régulation du cycle veille-sommeil. Arns et al. (2022) ont prouvé que les “filtres à lumière bleue” n’apportent pas de bénéfice significatif sur la qualité du sommeil, remettant en question une solution souvent proposée.
Perturbations du rythme circadien : Dauvilliers (2019) a mis en évidence que le temps passé sur les écrans, y compris en journée, est associé à des perturbations du rythme circadien. Ces perturbations affectent non seulement le sommeil nocturne mais aussi la vigilance diurne. Ces perturbations du sommeil ont des conséquences importantes sur le développement cognitif et physique des jeunes, soulignant l’urgence d’aborder cette problématique.
3.2. Sédentarité et risques associés#
L’utilisation prolongée des écrans favorise la sédentarité et le manque d’activité physique, avec pour conséquence principale un risque accru de surpoids et d’obésité. Mécanismes et effets :
Diminution de la dépense calorique : Lanningham-Foster et al. (2006) ont démontré que le temps passé sur les écrans conduit à une diminution significative de la dépense calorique.
Impact sur les comportements alimentaires : Courbet & Fourquet-Courbet (2019), Bellissimo et al. (2007), et Boyland et al. (2019) ont mis en évidence que l’utilisation des écrans est fréquemment associée à des comportements alimentaires favorisant une augmentation de l’apport énergétique.
Conséquences sur la santé : Duclos (2021) et Mounier-Vehier et al. (2019) ont souligné que la sédentarité et le manque d’activité physique sont des facteurs de risque importants pour les maladies cardiovasculaires et métaboliques. O’Donnell et al. (2016) et Li et al. (2017) ont également identifié d’autres problèmes de santé associés, tels que l’hypertension artérielle, les perturbations lipidiques, le diabète de type 2, le syndrome d’apnées du sommeil, et même une puberté précoce chez les filles.
3.3. Altérations de la vision#
Le visionnage intensif d’écrans a des effets délétères sur la vue et pourrait entraîner des conséquences préoccupantes à long terme, particulièrement chez les enfants et adolescents dont l’œil est encore en développement jusqu’à l’âge de 16 ans.
Constats et prévisions :
Matamoros et al. (2015), Grzybowski et al. (2020), et Haarman et al. (2020) ont mis en évidence que les écrans contribuent à l’épidémie de myopie qui touche les sociétés modernes.
Ces études projettent qu’en 2050, la moitié de l’humanité pourrait souffrir de myopie, dont 10% à un stade sévère.
Causes établies ou potentielles :
Accoutumance visuelle : La réduction des variations entre vision de près et de loin entraîne une accoutumance néfaste pour le développement de l’œil.
Exposition à la lumière artificielle : Jones-Jordan et al. (2012) et Wu et al. (2013) ont démontré qu’une exposition plus faible à la lumière naturelle et plus importante à la lumière artificielle affecte négativement le développement visuel.
Effets phototoxiques potentiels : Cao et al. (2020) et Foreman et al. (2021) suggèrent que la lumière bleue émise par les écrans LED pourrait présenter, à forte dose, des effets phototoxiques inquiétants sur la rétine.
Digital eye strain : Sheppard et al. (2018) a rapporté que ce syndrome visuel affecte au moins 50% des usagers d’ordinateurs, entraînant une augmentation de la sensation d’œil sec, des sensations de fatigue visuelle et un flou visuel.
3.4. Autres effets sommatiques potentiels#
D’autres effets sur la santé physique sont suspectés, bien que leur lien direct avec l’utilisation des écrans reste à établir de manière définitive :
Exposition aux rayonnements radiofréquences : Charroud & Choucroune (2016) et De Vasconcelos et al. (2023) évoquent l’existence possible d’effets liés à cette exposition, bien que non prouvés à ce jour.
Toxicité des matériaux : Abdallah & Harrad (2018), Tansel (2022), et Wang et al. (2023) soulèvent la question de la toxicité potentielle de certains matériaux ou substances utilisés dans la fabrication des écrans.
Troubles musculosquelettiques : David et al. (2021) ont identifié de possibles troubles musculosquelettiques (TMS) affectant la main, le poignet, le dos et la nuque, liés à l’utilisation prolongée des écrans.
3.5. Conclusion sur le rapport écrans santé somatique#
Les données scientifiques actuelles mettent en évidence des risques avérés de l’utilisation intensive des écrans sur la santé physique des enfants et des adolescents. Ces constats appellent à une vigilance accrue et à la mise en place de recommandations d’usage adaptées pour préserver la santé des jeunes générations. Il est crucial de poursuivre les recherches dans ce domaine pour affiner notre compréhension de ces impacts et développer des stratégies de prévention efficaces.
4. Écrans et santé mentale : Une analyse nuancée des effets sur les adolescents#
Santé mentale
Définition : La santé mentale est un état de bien-être psychologique et émotionnel qui permet à l’individu de réaliser son potentiel, de faire face aux stress normaux de la vie, de travailler de manière productive et de contribuer à sa communauté. Elle englobe la capacité à gérer ses pensées, ses émotions et ses comportements de manière équilibrée. La santé mentale n’est pas simplement l’absence de troubles mentaux, mais un état positif de fonctionnement psychologique. Elle est influencée par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, et peut fluctuer au cours de la vie
La santé mentale des adolescents est un sujet de préoccupation croissante, avec une augmentation observée des cas de dépression, d’anxiété et d’addictions en France. Dans ce contexte, le rôle potentiel des écrans et du numérique dans cette évolution fait l’objet de nombreux débats et recherches. Cependant, il est crucial d’aborder cette question avec nuance, en reconnaissant la complexité des facteurs en jeu et les limites actuelles de nos connaissances scientifiques.
4.1. État actuel de la recherche#
Actuellement, les études scientifiques ne permettent pas d’établir un lien de causalité direct entre les usages du numérique et le bien-être mental des jeunes. Cette absence de consensus s’explique par plusieurs facteurs :
La complexité méthodologique des études sur le long terme.
La rapidité de l’évolution des technologies et des usages.
La difficulté d’isoler l’impact spécifique des écrans parmi d’autres facteurs environnementaux.
4.2. Effets contrastés des réseaux sociaux#
Les recherches sur l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des adolescents révèlent des effets contrastés.
Effets positifs potentiels:
Renforcement du soutien social
Facilitation de l’expression de soi
Accès à des ressources d’information et d’entraide
Effets négatifs potentiels :
Comparaison sociale excessive
Cyberharcèlement
Addiction aux réseaux sociaux
Ces effets varient considérablement selon les individus, soulignant l’importance d’une approche personnalisée dans l’évaluation des impacts. Nature multifactorielle du bien-être mental
Il est essentiel de reconnaître que le bien-être mental est toujours le résultat d’une interaction complexe entre de nombreux facteurs :
Facteurs individuels : personnalité, résilience, compétences émotionnelles
Facteurs familiaux : qualité des relations familiales, style parental
Facteurs environnementaux : contexte socio-économique, événements de vie stressants
L’impact des écrans ne peut donc être considéré isolément, mais doit être évalué dans le contexte global de la vie de l’adolescent.
Des études récentes apportent des éclairages supplémentaires sur la question :
Chez les 8-10 ans : Sauce et al. (2022) ont constaté des effets nuls des réseaux sociaux sur la santé mentale, suggérant que l’impact pourrait varier selon l’âge.
Chez les 10-12 ans : Flannery et al. (2024) ont mis en évidence que les réseaux sociaux pouvaient être néfastes pour les individus présentant une vulnérabilité neuropsychologique préexistante. Notamment, ils ont observé une augmentation des symptômes dépressifs chez les filles, mais pas chez les garçons, soulignant l’importance de considérer les différences de genre dans ces analyses.
4.3. Recommandations et perspectives#
Face à ces constats, la commission d’experts du rapport “Enfants et écrans : À la recherche du temps perdu” (2024) considère qu’il existe suffisamment d’éléments pour affirmer qu’une consommation excessive des réseaux sociaux constitue un facteur aggravant de risque pour les jeunes présentant des vulnérabilités préexistantes.
Pistes d’action :#
Éducation numérique : Renforcer les programmes d’éducation aux médias et à l’utilisation responsable des technologies numériques.
Dépistage précoce : Mettre en place des outils de dépistage pour identifier les jeunes à risque de développer des problèmes de santé mentale liés à l’usage excessif des écrans.
Approche personnalisée : Développer des stratégies d’intervention adaptées aux besoins individuels, en tenant compte des facteurs de risque et de protection propres à chaque adolescent.
Recherche continue : Encourager la poursuite d’études longitudinales pour mieux comprendre les effets à long terme de l’utilisation des écrans sur la santé mentale des jeunes.
5. Conclusion#
Bien que les risques somatiques liés à l’utilisation excessive des écrans soient aujourd’hui bien établis, les effets sur la santé mentale des adolescents restent un sujet complexe nécessitant davantage de recherches. Les troubles du développement neurologique sont avérés chez les enfants en âge préscolaire, mais le consensus manque pour les écoliers et les adolescents. Les troubles de l’attention chez les adolescents sont également une préoccupation majeure.
Il est important de noter que des effets positifs ont également été observés dans certaines études, comme celles de Bediou et al. (2023) et Fischer (2023), soulignant la nécessité d’une approche équilibrée dans l’évaluation des impacts du numérique sur la santé mentale des jeunes.
En définitive, une surveillance continue et une recherche approfondie restent essentielles pour comprendre pleinement les implications à long terme de l’utilisation des écrans sur la santé mentale des adolescents et pour développer des stratégies efficaces de prévention et d’intervention.
Références#
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