Si c’était à refaire ?#

Informations

  • Auteurs : Philippe Dessus, Inspé & LaRAC, Univ. Grenoble Alpes, avec la participation de l’équipe Pôle numérique, Inspé, Univ. Grenoble Alpes.

  • Date de création : Mai 2019.

  • Résumé : Ce document détaille les éléments qu’il faudrait prendre en compte pour l’essaimage de l’Action A20 du projet ReFlexPro, mené à l’Inspé de l’univ. Grenoble Alpes.

  • Voir aussi : Ce document décrit des actions qui ne sont que des exemples, et ne peuvent être reproduites sans une adaptation au contexte ; il est donc préférable de lire ce document contexte_ressources et actions_ressources avant celui-ci.

Informations supplémentaires
  • Date de modification : 28 mars 2023.

  • Durée de lecture : 5 minutes.

  • Statut du document : Terminé.

  • Note : Ces ressources constituent l’un des kits de pérennisation du projet ANR-Idéfi ReFlexPro et a bénéficié de son financement. Il concerne plus précisément l’action A20 (WP 1) du projet, pilotée par Philippe Dessus, assisté d’Émilie Besse.

  • Citation : Pour citer ce document : Auteur·s (Date_de_création_ou_de_révision). Titre_du_document. Grenoble : Univ. Grenoble Alpes, Inspé, base de cours en sciences de l’éducation, accédé le date_d_accès, URL_du_document.

  • Licence : Document placé sous licence Creative Commons : BY-NC-SA.

Introduction#

Ce document commence par détailler les limites identifiées de ce projet, en explique ensuite quelques points de vigilance auxquels porter une attention particulière pour favoriser sa bonne marche, pour terminer en identifiant quelques leviers sur lesquels s’appuyer. Une conclusion clôt ce document.

Limites#

Si ce travail était à refaire, qu’aurions-nous fait différemment ? Il est clair qu’il est difficile de faire se propager une telle démarche, même si cet ensemble de documents a ce but. Nous y voyons au moins trois principales raisons, en lien avec des questions que pourraient se poser des enseignants voulant s’impliquer dans un projet de ce type.

  1. “Mettre des ressources libres en ligne, quels risques est-ce que je prends ?”. Globalement, les enseignants sont réticents à mettre leurs cours en accès libre et gratuit, pour de nombreuses raisons : peur de perdre la propriété de leurs idées, peur que d’autres les commercialisent, ou tout simplement peur que leurs étudiants, ayant leur cours sans sortir de chez eux, décident de ne plus suivre leurs cours.

  2. “Ce système n’est-il pas trop difficile à utiliser ?”. La (relative) complexité du système, qui le rend non utilisable par un enseignant non sensibilisé à l’outil (même s’il est facile d’éditer le document sur tout logiciel de traitement de textes).

  3. “Puis-je utiliser ces cours avec les mêmes pédagogies que précédemment ou bien cela impose-t-il une sorte de pédagogie ouverte ?”. La faible documentation de scénarios pédagogiques d’enseignement à distance ou hybride, ce qui empêche les enseignants de se projeter dans diverses utilisations créatives de ces ressources.

Points de vigilance#

Reprenons chaque point évoqué dans la section précédente et mentionnons les points de vigilance à scruter pour permettre la bonne marche du projet.

  1. Le libre choix de la licence. Le portage de ressources en accès libre et gratuit est toujours laissé au libre choix de leurs auteurs. Toutefois, il arrive fréquemment que ces derniers ne soient pas suffisamment informés des tenants et aboutissants de ce portage. Certains pensent que toute ressource sur internet est nécessairement en accès libre, d’autres qu’une ressource libre est nécessairement dans le domaine public, d’autres pensent qu’on ne peut les réutiliser sans l’accord explicite de leur auteur. Il est sûr que le nombre très important de types de licences disponibles, et leur faible intercompatibilité, sont pour beaucoup dans cette confusion, à laquelle la récente license Common Clause vient contribuer à en ajouter. Il importe donc d’impliquer tous les auteurs des ressources dans le choix de la licence qui correspond le mieux à leur besoins.

  2. Aide technique. Si le système est assez complexe d’emploi, il est tout à fait possible de recourir à des prestataires de service et/ou des ingénieurs, qui ont les compétences pour installer un système correspondant au niveau de compétence des utilisateurs-cibles.

  3. Pédagogie : Un document de cours, en lui-même, n’induit que rarement les méthodes pédagogiques qui vont incorporer son usage. Il importe que l’équipe d’enseignants créant un MOOT s’intéresse à décrire et promouvoir des usages pédagogiques multiples de leurs ressources, en considérant leurs différents usages possibles (e.g., en présence ou à distance, en éducation formelle ou informelle, individuelle ou en groupes). Ces usages peuvent être décrits dans les syllabi, le restant des ressources pouvant être relativement agnostique du point de vue de la pédagogie.

Leviers#

  1. La formation des enseignants aux “communs”. La notion de “bien commun”, c’est-à-dire de ressource pouvant être librement accessible par quiconque (comme l’air, le soleil, mais aussi les connaissances) est une notion encore peu diffusée dans le monde de l’éducation. Si les enseignants travaillent encore peu en collaboration, c’est parce qu’il est parfois difficile d’adapter un cours donné à d’autres contextes, mais une attention plus particulière à cette possibilité de réutiliser, récupérer, notamment via internet, est nécessaire pour s’éviter de réinventer la roue à chaque préparation de cours.

  2. Recourir à des extensions facilitatrices. Sans parler de la toujours possible formation des utilisateurs à GitLab et Sphinx, ce qui demande un engagement en temps assez important, il est aussi possible de recourir à des extensions de GitLab qui autorisent une gestion plus aisée de ses fonctionnalités avancées, notamment d’édition, comme Koding. Il reste également toujours possible de laisser à un ingénieur spécialisé la maintenance générale du site, à qui les différents auteurs des documents enverront leurs productions, qui seront ensuite mises au format requis et diffusées.

  3. Levier pour changer de pédagogie. Le seul fait d’utiliser ce type de ressources va inciter les enseignants à les mettre en œuvre dans de nouveaux types de pédagogie. Par exemple, il est beaucoup plus aisé de mener des classes inversées avec ce type de documents, et leur caractère modulaire autorise des configurations thématiques individualisées.

Conclusion#

Pour conclure, nous aurions dû plus inciter nos collègues (notamment de l’ÉSPÉ) à collaborer plus étroitement avec nous. Nous avons, à diverses reprises, ouvert ces ressources à la participation de nos collègues mais, sans doute en partie pour les raisons générales ci-dessus, assez peu ont accepté de collaborer à produire des documents (même si cela est arrivé, voir notamment la liste des auteurs).

Notre deuxième regret est de n’avoir pas plus tôt essayé de relier ces questions à des problématiques de recherche. En effet, la recherche sur l’enseignement à distance et hybride est en plein développement et, si nous avons parfois essayé de nous appuyer sur ces recherches, mais également d’en produire nous-mêmes, comme en témoignent d’une part, ce séminaire interne à ReFlexPro : Utiliser Sphinx pour produire un MOOT), et cette participation à un colloque intitulée Vers des manuels de cours universitaires ouverts et interactifs promouvant l’apprentissage auto-régulé. C’est assurément un point à développer dans les années à venir.