Ce qu’on a fait : Contexte d’utilisation des ressources#

Informations

  • Auteurs : Philippe Dessus, Inspé & LaRAC, Univ. Grenoble Alpes, avec la participation de l’équipe Pôle numérique, Inspé, Univ. Grenoble Alpes.

  • Date de création : Mai 2017.

  • Résumé : Ce document détaille le contexte dans lequel les différentes actions du projet ReFlexPro prennent place, et son public-cible.

Informations supplémentaires
  • Date de modification : 28 mars 2023.

  • Durée de lecture : 5 minutes.

  • Statut du document : Terminé.

  • Note : Ces ressources constituent l’un des kits de pérennisation du projet ANR-Idéfi ReFlexPro et a bénéficié de son financement. Il concerne plus précisément l’action A20 (WP 1) du projet, pilotée par Philippe Dessus, assisté d’Émilie Besse. Citation : Pour citer ce document : Auteur·s (Date_de_création_ou_de_révision). Titre_du_document. Grenoble : Univ. Grenoble Alpes, Inspé, base de cours en sciences de l’éducation, accédé le date_d_accès, URL_du_document. Licence : Document placé sous licence Creative Commons : BY-NC-SA.

Introduction#

Tout enseignant, notamment dans l’enseignement supérieur, est un producteur et diffuseur de connaissances. À ce titre, il réalise…

  • … individuellement et collectivement…,

  • … un grand nombre de types différents de documents (cours, TP, TD, etc.)…

  • … destinés à des niveaux d’étudiants différents

  • … avec une structure sophistiquée, et des échéances de révisions rapprochées.

Beaucoup de temps est alloué à cette production de ressources, pas toujours optimalement : documents propriétaires avec de multiples versions, difficiles à modifier et convertir, forme souvent non harmonisée, etc. Ce document décrit un contexte universitaire particulier, en Éspé (École supérieure du professorat et de l’éducation), dans lequel sont formés des professeurs-stagiaires.

Le contexte : formation des enseignants au numérique#

Les formateurs et les étudiants#

Le contexte de travail de la douzaine d’enseignants de l’Éspé de l’académie de Grenoble dans le domaine du numérique éducatif les amène à enseigner les mêmes contenus dans différents sites, avec des cohortes d’étudiants importantes (plus d’un millier par année). Il est donc crucial d’offrir des contenus de cours les plus proches possibles entre sections et sites.

De plus, les caractéristiques du public étudiant (enseignant dans le premier et second degré) et des formations complexifie l’offre de formation : les enseignements se recoupent seulement en partie, ce qui oblige à multiplier les descriptifs et les cursus, et rend leur conception et mise à jour difficiles.

Dans ce contexte, faire que des formateurs collaborent à une même base de ressources permet à la fois d’adapter et harmoniser les cours tout en profitant de l’expertise de chacun (des formateurs se spécialisent en fonction des niveaux ou des outils).

L’université de Grenoble Alpes offre des outils de partage et de création de cours (Chamilo et Alfresco), mais aucun des deux n’a été jugé comme pouvant totalement prendre en charge, dans son entier, le processus de conception collaborative de cours : ces systèmes ne disposent pas de fonctionnalités d’édition collaborative, par exemple.

Logiciels ouverts pour une pédagogie ouverte#

De plus, et dans la lignée de certains chercheurs, comme David Wiley ou Bronwyn Hegarty, nous nous intéressons tout particulièrement à créer des documents libres et ouverts pour aller vers une pédagogie ouverte (voir Document Pourquoi on l’a fait : Libérer les ressources pour une pédagogie ouverte !). En fonction de ces éléments, quels pourraient être les critères de choix d’un système pouvant servir à générer des ressources de cours ?

La tentation du MOOC…#

Il est assez tentant d’envisager se lancer dans la réalisation d’un MOOC (Massive On-line Open Course) pour promouvoir son enseignement. Un MOOC est un cours censés être accessibles massivement et de manière ouverte, que Bruillard (2017) appelle “une forme contemporaine de livres éducatifs” mais le matériel d’un MOOC :

  • est d’actualisation difficile (les vidéos sont coûteuses à mettre à jour) ;

  • n’est pas si librement accessible (accessible avec identification, pas moissonné par les moteurs de recherche) ;

  • ni toujours librement modifiable (les MOOC FUN sous licence BY-NC-ND, les MOOC américains sous copyright) ;

  • de plus en plus souvent, les MOOC ne sont même plus “libres” au sens de gratuits, comme l’indiquent de nombreuses analyses (voir Les MOOC ont démarré complètement gratuits. Où en sont-ils).

Le Massive Open Online Textbook#

En réaction à ces précédents problèmes, nous avons choisi de concevoir des MOOT, pour Massive On-line Open Textbook), c’est-à-dire “un outil d’enseignement on-line et flexible qui combine du texte “cherchable”, commentable, des outils multimédia pour une collaboration pair-à-pair, et des rétroactions” (Hall, 2013). L’intérêt est de ne plus passer trop de temps à évaluer, donner des rétroactions, ou détecter le plagiat, mais plutôt à essayer de faire de l’innovation pédagogique (Hall, 2013).

La première question à nous poser est : Quel outil pour les créer et diffuser ? Un simple site internet peut suffire, mais rend difficile sa mise à jour collaborative. Voici quelles sont les fonctionnalités que nous recherchons.

Les fonctionnalités recherchées#

Voici une liste de critères importants à prendre en compte dans le choix du système :

  • Logiciel multi-plate-forme, libre et gratuit

  • Séparation des données et de la forme

  • Autorisant la structuration et les fonctions classiques des documents de cours (sommaires, index, glossaires, etc.)

  • Production de HTML responsive

  • Grande portabilité des documents

  • Modifiable collaborativement

  • Aisément extensible

  • Gérant des références bibliographiques

  • Simplicité d’installation et d’utilisation

La section suivante s’intéresse aux choix possibles, en fonction de ces critères.

Public#

Le public attendu de ces ressources est une équipe d’enseignants voulant coordonner leur travail et harmoniser leurs ressources. Voici quels sont les pricipaux acteurs de ce projet.

Les enseignants#

Les enseignants utilisent, selon leurs besoins, de nombreux services, qu’ils soient internes ou externes (commerciaux), pour diffuser leur contenu d’enseignement. Cela va du simple site d’envoi de documents à la plate-forme d’enseignement. Les enseignants travaillent parfois en équipe pour élaborer tel ou tel document de cours. Soit ils recourent à une plate-forme d’écriture collaborative de documents (là aussi, interne ou externe), soit ils échangent leurs documents par courriel. Les documents produits sont de présentation et de qualité très différente, en fonction de l’outil utilisé.

Dans tous les cas, selon la plate-forme, il n’est pas toujours aisé de fournir les documents aux étudiants : les enseignants ne disposent pas toujours de leurs adresses courriels. Utiliser un service qui leur permet à la fois de collaborer pour concevoir leurs documents et de les diffuser est donc un but important.

Toutefois, il est nécessaire qu’ils aient certaines compétences pré-requises, en termes d’utilisation du numérique : pouvoir utiliser une plate-forme d’édition (individuelle ou collaborative) de documents ; savoir construire des questionnaires à choix multiple, etc.

Les étudiants#

Les étudiants sont inscrits, via l’université, à de nombreux sites de partage de documents et de cours, mais aussi de leur propre initiative (groupes de travail, connectés via tel ou tel réseau social). Comme ils sont très souvent connectés, ils doivent pouvoir lire les ressources sur tous leurs appareils (ordinateurs, tablettes, liseuses). Qu’elles soient gratuites est un élément crucial supplémentaire.

Les ingénieurs de l’équipe-support#

Les ingénieurs de l’équipe-support ont besoin d’avoir accès à des ressources de cours aisément intégrables à toute plate-forme, et aussi à de nombreux contextes d’enseignement (e.g., pédagogie de type projet, classes inversées).

Les administrateurs#

Les administrateurs essaient de donner à leur personnel les outils les plus appropriés pour travailler. Certains leur demandent l’accès à des outils très spécialisés, demande à laquelle ils ne peuvent pas toujours répondre.